Le tribunal correctionnel de Paris vient de condamner Jean-Marie Messier à trois ans de prison pour des faits de malversations commis au sein de l’ex-groupe Vivendi Universal au début des années 2000.
C’est l’histoire d’une ascension fulgurante et d’une chute tout aussi météorique.
Jean-Marie Messier, l’ancien patron de Vivendi Universal, l’ancienne Compagnie Générale des Eaux devenue, en quelques années, un poids lourd mondial des médias et de la communication, mastodonte presque aussi vite submergé par l’onde de choc générée par l’éclatement de la bulle internet en 2000, vient d’être condamné à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris.
L’ex-PDG était poursuivi pour « diffusion d’informations fausses ou trompeuses » sur la santé financière du groupe, « abus de bien social » en lien avec un parachute doré qu’il avait négocié pour lui-même (sans l’avoir jamais touché) et de « manipulation de cours » sur l’action Vivendi au moment où son empire, menaçant de s’écrouler, risquait d’être attaqué par les spéculateurs (il a été relaxé de ce dernier chef).
2. Bonne foi ?
Jean-Marie Messier, qui avait été tenté de plaider sa bonne foi au cours de son procès, tout en reconnaissant des erreurs dans la gestion d’un groupe où cessions et acquisitions s’étaient succédé à un rythme foudroyant, souvent au mépris de la réalité financière de l’entreprise, semblait avoir été entendu par le ministère public pour qui aucune preuve ne semblait indiquer que le dirigeant et ses collaborateurs avaient délibérément cherché à induire en erreur analystes et petits porteurs.
Le patron de Vivendi avait effectivement racheté en masse les actions du groupe dans le contexte de défiance boursière créée par les attentats du 11 septembre 2001.
En juillet 2002, la démission de J2M avait fait chuter le titre en bourse, ce dont souhaitait être indemnisé environ 300 petites porteurs qui s’estimaient victimes des fautes commises par l’ancien PDG de Vivendi.
Les juges n’ont pas suivi les réquisitions du parquet et ont condamné l’homme d’affaire à trois ans de prison avec sursis.