Dans le train de mesures que le gouvernement va annoncer très prochainement pour doper l’emploi en 2016, figure une vieille lune qui fait consensus à droite comme à gauche : la prime à l’embauche.
Pour François Hollande qui, pour son malheur, avait aiguillé le début de son quinquennat sur la courbe du chômage, dont il avait promis l’inversion dès la fin 2013, c’est l’année ou jamais. Courant 2014, face à l’échec de son bilan à mi-parcours, il avait pris ses détracteurs au dépourvu en annonçant publiquement qu’une seconde candidature en 2017 n’aurait de sens que si l’objectif fixé lors de son arrivée à l’Elysée aboutissait à une vraie reprise de l’emploi.
En fin calculateur qu’il est, le nouveau président avait misé sur un retour de conjoncture obéissant à la règle des cycles courts qui caractérisent le capitalisme, persuadé qu’après cinq ans de crise, son programme s’intercalerait dans une période propice à une baisse nette du chômage. Il avait raison, mais qu’à moitié seulement, et c’est ce qui pèse aujourd’hui sur sa crédibilité de futur candidat. Car la croissance est bien revenue en Europe en 2013, mais l’économie française n’a rien capté ou presque de ce vent favorable et porteur. Après un piteux PIB à +0,4% en 2014, le niveau de production et d’activité dépassera tout juste +1% en 2015 et n’ira guère au-delà de +1,5% en 2016. Un coup d’accélérateur insuffisant pour influer sur le marché du travail, un rythme de 2% au minimum étant requis pour renverser cette fameuse courbe.
En guise de baroud d’honneur avant l’échéance de 2017, Hollande et le gouvernement dirigé par Manuel Valls prépare actuellement un nouveau plan de relance destiné à faciliter les recrutements dans les entreprises. Ces mesures viendront compléter, voire renforcer, certaines des aides déjà mises en place en 2014, dont une prime de 4 000 euros sur les premières embauches dans les structures jusqu’alors sans personnels salariés.
Une autre subvention sera mise en place dans les prochaines semaines dans les PME de moins de 50 salariés. Selon plusieurs sources, il s’agira d’une prime forfaitaire, de l’ordre de 1.000 à 2.000 euros, sur les nouvelles embauches de salariés peu qualifiés (on évoque jusqu’à 1,3 SMIC).