Maladie, absentéisme, décès prématuré… le stress a un impact désormais bien établi sur la santé. Des chercheurs ont cherché à estimer le coût de cet impact sanitaire en croisant des données économiques et épidémiologique. En France, la note du stress professionnel s’élèverait à environ 2 ou 3 milliard d’euros par an.
D’après une étude de l’INRS (institut national de recherche et de sécurité) et des Arts et Métiers ParisTech, le stress professionnel coûterait en France entre 2 et 3 milliards d’euros par an (calcul sur les données de l’année 2007).
Pour parvenir à leur estimation, les chercheurs ont croisé des informations épidémiologiques (impact du stress sur la santé des individus) à une approche économique reposant notamment sur les données de l’assurance-maladie.
Ils ont considéré un certain nombre de pathologies connues pour être liées au stress (en ne retenant que les plus documentées par la littérature médicale) pour lesquelles ils ont déterminé, grâce à des études épidémiologiques, la proportion pour laquelle le stress professionnel pouvait être incriminé.
Un calcul qui leur a ensuite permis d’évaluer le coût du phénomène en termes de dépenses de soins (*), d’absentéisme, de décès prématurés (une part des maladies cardiovasculaires et une part des suicides consécutifs à des dépressions) et de cessation d’activité (invalidité, dispense de recherche d’emploi pour les seniors).
(*) pour les pathologies retenues : 3 types de maladies cardiovasculaires, la dépression, les troubles musculo-squelettiques (douleurs articulaires lombaires et du membre supérieur).
2. Un coût inférieur à la réalité
Les auteurs de l’étude précise dans la conclusion de leur étude que la fourchette de 2 à 3 milliards d’euros à laquelle ils aboutissent est « une évaluation a minima ». Plusieurs raisons les amènent en effet à penser qu’en réalité le coût du stress vécu en entreprise serait plus important.
– D’abord parce qu’ils n’ont pris en compte qu’une seule forme de stress : « la combinaison d’une forte pression subie et d’une absence d’autonomie dans la réalisation du travail (…), d’autres facteurs de stress importants comme le manque de soutien social ou le manque de reconnaissance n’ont pas été inclus dans l’étude ».
– Ensuite parce qu’ils ont préféré se cantonner (leur choix donne plus de légitimité à l’étude) aux pathologies dont le lien avec le stress est déjà bien étudié, mais reconnaissent qu’il « conviendrait de rajouter les maladies immuno-allergiques (…) ou encore certaines pathologies de la grossesse » par exemple. Une donnée d’un rapport de 2008 du groupement d’intérêt public de la Sécurité sociale française (Eurogip) aurait plutôt tendance à leur donner raison : 80% des maladies professionnelles ne seraient pas reconnues comme telle.