Pour faire face à la crise du secteur de la presse, les députés souhaitent créer un nouveau statut d’entreprise solidaire qui facilitera la collecte de fonds.
Difficile de lancer un journal aujourd’hui. En province, comme à Paris, bien des professionnels s’y sont cassés les dents : depuis une dizaine d’années (en gros et pour faire simple), le secteur de la presse a perdu la confiance d’un marché publicitaire en pleine mutation, et la multiplicité des supports a fragmenté son lectorat. Dans ce contexte, les investisseurs ne suivent plus ou s’engagent avec prudence dans les jeunes médias.
Dans leur proposition de loi sur la modernisation de la presse, les députés socialistes comptent sur la création d’un statut spécifique pour relancer la machine. La structure, agréée « solidaire », reposerait sur le principe de lucrativité limitée. Pour faire simple, particuliers et entreprises ont la possibilité d’investir des fonds, à condition qu’une partie des bénéfices qu’ils en tirent soient réinvestis dans l’activité.
Pour la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, ce système, inspiré de l’économie sociale et solidaire, n’ôterait pas aux entreprises concernées leur caractère « commercial », mais, précise la ministre,« elles opteront simplement pour un modèle qui renforce leur obligation de mise en réserve des sommes nécessaires à la pérennité de l’activité ». Des aides publiques (sous la forme d’avantages fiscaux) seront concédées aux actionnaires afin qu’ils trouvent leur compte dans l’affaire, mais aussi aux lecteurs prêts à participer aux financements de projets innovants ou à la reprise d’une entreprise de presse en difficulté.
Ce statut d’entreprise solidaire serait réservée aux éditeurs de presse d’information politique et générale.