Prudents, mesurés, les deux collègues ministériels de Bercy Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg n’ont pas lâché d’annonces jeudi soir le plateau TV de l’émission Des paroles et des Actes (France 2). Au mieux se sont-ils positionnés sur de vagues intentions, notamment à propos du travail dominical.
Le temps des annonces choc sur les plateaux TV semble révolu : hier soir, Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici, invités de l’émission politique Des Paroles et des Actes sur France 2, ont tellement joué à fond la carte de la solidarité gouvernementale qu’ils en ont presque oublié leur libre arbitre : à plusieurs reprises, le ministre de l’Economie a même refusé de livrer un avis tranché, notamment sur la question du prélèvement des impôts à la source ou encore de l’hypothétique fusion de la CSG et de l’IR, deux sujets qui concernent pourtant directement son ministère.
Il s’est, en revanche, montré un peu plus disert sur le travail dominical mais sans préjuger des conclusions que remettra, lundi prochain, Jean-Paul Bailly sur la question.
Baisse des prélèvements obligatoires en…2017
Les affaires Séphora, Monoprix, mais surtout Leroy Merlin et Castorama ont très largement alimenté cette rubrique ces derniers mois, relançant le débat sur une éventuelle simplification du droit du Travail visant à permettre à certaines enseignes d’ouvrir non seulement le dimanche, mais aussi jusque tard dans la nuit.
A ce propos et sans dévoiler le contenu du rapport de Jean-Paul Bailly, le ministre de l’Economie et des Finances s’est dit favorable à l’idée de « donner plus de liberté aux entreprises » mais aussi « plus de droits aux travailleurs », la simplification des autorisations en matière de travail dominical répondant, selon lui, à des besoins exprimés à la fois par les employeurs et les consommateurs.
Le locataire de Bercy a également ouvert le lourd dossier des prélèvements obligatoires dont la hausse est, avec l’augmentation prochaine de la TVA, à l’origine du mécontentement exprimé par les commerçants et les artisans. Le ministre a reconnu que l’ensemble des impôts assis sur les ménages et les entreprises monterait à 46,1% de la richesse nationale en 2014 (contre 45% en 2012). Il a aussi laissé entendre que ce taux diminuerait à 45,8% en 2017.