Toujours plus de chômeurs en France jusqu’en 2017

Selon une estimation de l’Organisation Mondiale du Travail (OIT), la planète comptera 11 millions de chômeurs supplémentaires en 2019. En France, la courbe ne s’inversera pas avant 2017.

2019, ça peut paraître loin. Pas pour l’Organisation Mondiale du Travail (OIT) qui fait des projections sur l’évolution de la courbe du chômage à cinq ans. Son dernier rapport n’est guère encourageant, et traduit la crise durable qui, partout sur la planète, s’est enclenchée à partir du krach de 2008 consécutif à la banqueroute de Lehman Brothers.

Depuis cette date, « 61 millions d’emplois ont été perdus », portant le nombre de chômeurs à 208 millions. D’ici à 2019, ce chiffre va encore progresser, jusqu’à 219 millions, indique le rapport de l’OIT présenté par son directeur général britannique Guy Ryder.

Le triste vbilan des politiques d’austérité

Cette dégradation continue du marché du travail ne sera pas ressenti partout de la mâme façon : en quelques années, la situation de l’emploi s’est améliorée dans les pays à forte tradition libérale (malgré quelques boucliers protectionnistes), comme aux Etats-Unis ou encore la Grande-Bretagne, mais au prix d’une précarisation plus grande des travailleurs.

En France, la courbe qu’avait promis d’inverser François Hollande en 2013, ne fléchira pas, selon l’OIT, avant 2017, une date qui résonne fort aux oreilles des responsables politiques français. En cette année d’élection présidentielle, le taux de chômage devrait, toujours selon Guy Ryder, timidement reculer à 9,9%, soit son niveau de 2015. «  La situation économique et de l’emploi reste et restera difficile dans plusieurs économies avancées, surtout en Europe » confirme l’OIT. Y compris en Allemagne où le chômage pourrait passer de 4,7% à 5% de la population active.

«Les politiques d’austérité, particulièrement en Europe, ont contribué à l’augmentation spectaculaire du chômage. Je pense qu’elles étaient évitables» ajoute Guy Ryder. Une situation explosive qui s’est soldée par davantage de troubles sociaux, en augmentation de  «10% par rapport à la période d’avant crise, en 2007 ».

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