Dans un rapport publié ce mercredi, l’Institut Montaigne propose d’augmenter le temps de travail dans le public et dans le privé sans compensation salariale, afin de relancer l’économie.
Déjà écorné ces dernières années par plusieurs socialistes, dont Manuel Valls devenu depuis premier ministre et Emmanuel Macron, nommé à Bercy en septembre, le principe des 35 heures est, cette fois, clairement, remis en cause par les experts de l’Institution Montaigne dans un rapport publié ce mercredi 8 octobre. Chiffres à l’appui, ce document met sur le compte du temps de travail le retard de compétitivité des entreprises françaises astreintes depuis 2000 au régime des 35 heures hebdomadaires.
Pour faire clair, il propose, sans ménagement, un retour aux 39 heures sans compensations salariales afin de « relancer la production et l’économie » et va jusqu’à préconiser la suppression de la durée légale du travail, imposée d’en haut par l’Etat, au profit d’un système privilégiant la négociation au niveau des entreprises ou des branches d’activité via « des accords collectifs ». Au cas où les discussions achopperaient, la décision unilatérale du chef d’entreprise primerait, précise encore l’Institut Montaigne.
Temps de travail : les anglais loin devant ?
Le think thank, qui ne cache pas ses orientation ultra-libérales, étaye son argumentaire sur une une enquête de Coe-Rexecode mettant en exergue l’écart du temps de travail effectif entre les salariés français et allemands : en 2013, les premiers auraient travaillé 186 heures de moins que leurs homologues d’outre-Rhin, et accuserait même un déficit de 239 heures par rapport aux anglais.
Il pointe notamment le temps de travail dans la fonction publique française, nettement « inférieur » au volume moyen d’heures effectuées par les fonctionnaires des administrations centrales dans les 21 pays européens de l’OCDE, soit 1 697 heures, contre 1 573 heures en France (des chiffres en date de 2010).