Les épargnants ont hâte de savoir à quel taux ils seront mangés à partir du 1er août. Le gouvernement et la Banque de France vont se prononcer avant mercredi.
Depuis un an, le Livret A rémunère à 1%. Le taux paraît très faible mais il reste avantageux si on le compare au niveau d’inflation (+0,3%). En théorie, le premier est indexé sur l’autre avec une majoration d’un quart de point. Cette règle de calcul devrait donc conduire à une nouvelle baisse du taux le 1er août prochain, comme le réclame depuis plusieurs mois le gouverneur de la Banque de France, relais des injonctions de Francfort auprès du gouvernement Valls.
La CLCV demande le statu quo
Pour Christian Noyer, le taux actuel est trop fort et contrevient à la stratégie engagée par la Banque Centrale Européenne qui vise à desserrer le crédit et favoriser la création monétaire. En janvier dernier, le gouverneur avait préconisé un taux à 0,75%, mais l’Elysée n’avait pas suivi cette recommandation, dans le seul but de ménager les épargnants « modestes », alors que s’ouvrait la campagne des élections départementales. Cette fois, la BdF pourrait aller beaucoup plus loin encore et proposer un taux record à 0,5%.
L’enjeu n’est pas mince pour le pouvoir : depuis son lancement en 1818, jamais le Livret n’est descendu au-dessous de 1%. Pour l’association de consommateur CLCV, qui demande un maintien du taux actuel, « le niveau de rémunération du Livret agit comme une protection de l’épargne des personnes à revenus moyens ou modestes, ces derniers ayant tendance à garder durablement leurs fonds sur ce support ».