Un nouveau bras de fer se profile entre la ministre et Ségolène Royal et les concessionnaires d’autoroutes qui souhaitent augmenter leurs tarifs l’an prochain.
Après une année de pause, les tarifs appliqués aux péages des autoroutes françaises devraient augmenter à partir de février 2016. D’après le journal Les Echos, la hausse sera de l’ordre de +1% en moyenne, soit au-dessus du niveau d’inflation, un rythme auquel les opérateurs doivent pourtant se soumettre, en vertu des clauses négociées dans les contrats de concessions qui limitent en théorie la revalorisation des tarifs à 70% de cet indicateur.
Rente exceptionnelle
Si cette règle était scrupuleusement respectée, les prix autoroutiers auraient dû rester stables l’an prochain en raison du faible taux d’inflation en cours (+0,06%), mais les concessionnaires comptent s’appuyer sur un autre acquis juridique pour contourner ce principe : les contrats leur permettent par exemple de répercuter sur leurs tarifs les charges supplémentaires liées à la hausse de la taxe domaniale dont le produit part dans les caisses de l’Etat. Or, cette taxe aurait progressé de 50% depuis 2012. Après de rudes négociations, le gouvernement, s’appuyant sur les conclusions d’un rapport de l’Autorité de la concurrence qui faisait état des profits faramineux engrangés par les sociétés d’autoroute, était parvenu à obtenir un gel tarifaire en 2015.
Cette fois, les gérants d’autoroutes sont dans leur bon droit pour augmenter leurs prix, mais la ministre en charge des Transports Ségolène Royal souhaite les contenir dans le cadre du niveau d’inflation.