Un milliard d’euros, c’est la somme qu’a déboursée le contribuable français pour installer les fameux portiques écotaxe. C’est aussi le montant du manque à gagner qui risque de s’accumuler pour l’Etat si cet impôt n’est pas rétabli avant la fin 2014.
En 2008, le Grenelle de l’Environnement avait proposé la mise en place d’une écotaxe sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes qui empruntent les routes françaises (non payantes). Adoptée par le Parlement, cette mesure avait donné lieu à l’élaboration d’un système de collecte « tout terrain » qui s’était matérialisé par l’installation progressive de 173 portiques routiers et bornes sur l’ensemble du réseau français. Facture : près d’un milliard d’euros.
Gel des subventions transports
Aujourd’hui, ces équipements ne servent à rien puisque, sous la pression des bonnets rouges bretons, le gouvernement avait suspendu l’écotaxe en octobre dernier. Le dispositif, qui devait s’appliquer à partir du 1er janvier 2014, aurait dû permettre de drainer quelque 900 millions d’euros chaque année dans les caisses de l’Etat. Une partie de cette manne devait être affectée aux grands projets de transports en commun dans les villes, mais, faute de ressources, le gouvernement a annoncé le gel de ces subventions publiques.
Selon France Nature Environnement, le report de l’écotaxe aurait, depuis le 1er janvier dernier, déjà généré un manque-à-gagner de 160 millions d’euros pour l’Etat français, et l’argent continuerait de s’évaporer à hauteur de 100 000 euros toutes les soixante minutes. A ce rythme, la perte sur la prévision de recettes initiales pourrait s’élever à près de 900 millions d’euros à la fin 2014, si jamais l’écotaxe n’est pas mise en place d’ici là.
Pour marquer les esprits, FNE a mis en ligne un compteur qui mesure « en temps réel » la gabegie liée à la suspension de la taxe poids lourd.