Depuis novembre, un groupe de trois personnalités planche à la demande du premier ministre sur le sujet du stress professionnel et de l’efficacité au travail. Son rapport vient d’être rendu au premier ministre, il formule 10 propositions pour repenser le management.
Les trois personnalités que François Fillon avait chargé début novembre de travailler sur la question du stress professionnel et de la prévention des risques psychosociaux, viennent de rendre leur rapport au premier ministre.
Muriel Pénicaud : la directrice générale des ressources humaines de Danone, Henri Lachmann : président du Conseil de surveillance de Schneider Electric et Christian Larose : président de la section du travail du Cese ont formulé une dizaine de propositions en préambule desquelles ils rappellent que « investir dans la santé au travail est d’abord une obligation sur le plan humain (et que) ce n’est pas une charge, c’est un atout pour la performance ».
Leurs recommandations ont pour objectif de conduire à « repenser des modes de management, d’organisation et de vie sociale dans l’entreprise (pour) créer un nouvel équilibre, intégrant la performance tant sociale qu’économique ».
Rappelant que ce sont les salariés qui font la performance de l’entreprise, l’une de leur proposition consisterait d’ailleurs à associer la performance économique à une prise en compte de la performance sociale de l’entreprise pour l’attribution de la rémunération variable des dirigeants et managers de l’entreprise. La performance sociale recouvrant d’après le rapport : « des indicateurs de santé, de sécurité et de conditions de travail », le turn over, les accidents du travail, la satisfaction des salariés, la promotion interne par exemple.
2. 10 propositions pour les entreprises
Voici la liste des 10 propositions que contient le rapport rendu hier (mercredi 17 février) au premier ministre.
1. L’implication de la direction générale et du conseil d’administration est indispensable
C’est cette proposition qui amène les auteurs du rapport à recommander d’intégrer la notion de performance sociale (santé et satisfaction des salariés, conditions de travail…) dans le calcul de la rémunération des dirigeants de l’entreprise, pour les obliger à en tenir compte dans leur management.
2. La santé des salariés est d’abord l’affaire des managers, elle ne s’externalise pas.
3. Donner aux salariés les moyens de se réaliser dans leur travail.
Les auteurs engagent les entreprises à redonner de l’initiative aux salariés, au motif que tous veulent être efficace et utile et qu’ils sont souvent les mieux placés « pour identifier les dysfonctionnements et proposer des pistes d’amélioration de l’efficacité ».
4. Impliquer les partenaires sociaux dans la construction des conditions de santé.
5. La mesure induit les comportements car « mesurer les conditions de santé et sécurité au travail est une condition du développement du bien-être en entreprise ».
6. Préparer et former les managers au rôle de manager… Une proposition qui peut paraître bizarre à première vue, mais d’après une étude cité par les auteurs du rapport : « seuls 15% (des ingénieurs) s’estiment sensibilisés par leurs études aux relations sociales » et les deux tiers ne s’estiment pas préparer à « s’intégrer dans une organisation, à l’animer et à la faire évoluer ».
7. Ne faut pas réduire le collectif de travail à une addition d’individus, mais plutôt valoriser la performance collective pour rendre les organisations de travail plus motivantes et plus efficientes.
8. Anticiper et prendre en compte l’impact humain des changements.
9. La santé au travail ne se limite pas aux frontières de l’entreprise. Mesurer l’impact de son management sur ses fournisseurs par exemple est recommandé.
10. Ne pas laisser le salarié seul face à ses problèmes.