Les députés allemands viennent de voter l’instauration d’un salaire minimum. Fixé à 8,50 € de l’heure, il reste inférieur au smic français (9,53 €).
C’est l’un des paramètres qui expliquait l’écart de compétitivité entre les entreprises allemandes et françaises : avant ce jeudi, il n’existait pas salaire minimum outre-Rhin, contrairement à la France et une vingtaine d’autres pays de l’Union Européenne.
Le Smic allemand inférieur au smic français
Cette extrême souplesse, considérée par certains des partis les plus à gauche comme une atteinte aux droits sociaux des salariés, mais par beaucoup d’autres comme l’une des premières raisons du miracle économique allemand (5,2% de chômeurs), a pris du plomb dans l’aile ce jeudi après le vote, par le Bundestag, d’une mesure ouvrant la voie à l’instauration d’un salaire-minimum applicable à la quasi-totalité des actifs allemands, à l’exception des apprentis en formation, des chômeurs de longue durée (pendant six mois), des jeunes moins de 18 ans, et de certains jobs, comme la livraison de journaux ou les activités agricoles saisonnières.
Cette mesure, fruit d’un accord de gouvernement entre la CDU d’Angela Merkel et l’aile de centre-gauche (SPD) du Bundestag, était réclamée par plusieurs gouvernements de l’Union Européenne qui souhaitaient, ainsi, opérer un rééquilibrage de compétitivité avec leur partenaire allemand.
Le smic allemand sera fixé à 8,50 € de l’heure, loin derrière le salaire minimum légal français (9,53 €), mais supérieur à son équivalent britannique (7,91 euros),
Pour la ministre du Travail sociale-démocrate, Andrea Nahles, cheville ouvrière de ce projet, « ce que nous décidons aujourd’hui est d’une signification exceptionnelle pour des millions de travailleurs et travailleuses de ce pays, qui vont enfin recevoir un salaire décent ».