Non seulement les petits patrons se montrent plus que sceptiques sur la capacité des mesures gouvernementales à relancer la croissance, mais, en plus, ils ignorent jusqu’aux noms des deux ministres en charge de répondre à leurs problématiques. A qui la faute ?
Si ce n’est pas tout à fait un camouflet, ça y ressemble. Les deux ministres en charge des questions liées à l’entreprise, Sylvia Pinel, affectée à l’Artisanat, au Commerce et au Tourisme, et Fleur Pellerin, au PME et à l’économie numérique, ne souffrent pas pour l’instant d’aucun déficit de popularité pour la simple et bonne raison qu’elles passent inaperçues auprès des petits patrons.
Pellerin et Pinel en manque de notoriété
C’est en tout cas ce que semble indiquer la dernière édition du baromètre des TPE réalisé par l’Ifop pour Fiducial : les résultats indiquent que seuls 21 % des dirigeants de TPE connaissent Sylvia Pinel, laquelle s’était pourtant fait remarquer lors de sa sortie sur les auto-entrepreneurs. La cote s’améliore un peu pour Fleur Pellerin, « identifiée » par 34 % des sondés.
A quoi attribuer ce déficit de notoriété ? A l’installation encore du gouvernement ou à une certaine mauvaise foi due aux orientations politiques des chefs d’entreprise dont on sait qu’elles se situent majoritairement à droite ?
Leur scepticisme se confirme lorsqu’on les interroge sur les premières mesures gouvernementales : étonnamment, 79% d’entre eux approuvent le coup de pouce au SMIC intervenu en juillet.
Moins surprenant, ils plébiscitent (81%) le plafonnement des salaires des patrons dans les entreprises publiques, de même que la taxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d’euros (62%). Une majorité est également favorable au rétablissement de l’ancien barème de l’ISF applicable avant 2011.
Disparition de la TVA sociale
C’est le cas notamment de la limitation de la rémunération des dirigeants des entreprises publiques à 20 fois celles des plus bas salaires de l’entreprise (81 %) ou encore la taxation des revenus au-delà de 1 million d’euros par an (62 %). 61 % des dirigeants sont également favorables au rétablissement de l’ancien barème de l’ISF applicable avant 2011.
Ils sont en revanche 52% à regretter la suppression de la TVA sociale (TVA de 19,6 % à 21,2 %), qui devait se traduire par une réduction de 5% des charges patronales, et 60% d’entre eux désapprouvent la hausse du forfait social sur les dispositifs d’intéressement.
Seuls 32% des dirigeants (32 %) considèrent que la politique gouvernementale permettra de relancer la croissance. Une large majorité de personnes interrogées (87 %) se déclarent également inquiète face à la crise de l’euro.