Le syndicat dirigé par Thierry Lepaon pratiquera la politique de la chaise vide lors des négociations visant à geler les seuils sociaux dans les entreprises.
La CGT (Confédération générale du Travail) annonce d’ores-et-déjà qu’elle ne participera pas aux négociations sur la réforme des seuils sociaux, auxquelles prendront part en septembre organisations syndicales et patronales sous l’égide du ministre du Travail François Rebsamen.
Lever un frein à l’embauche ?
En juin dernier, ce dernier s’était dit favorable à un gel des seuils sociaux, une mesure provisoire destinée à évaluer son impact sur l’emploi. L’assouplissement de ce système est une vieille revendication du patronat. Elle vise à desserrer les boulons qui bloquent, selon lui, les embauches au-delà d’un certain seuil d’effectifs dans les entreprises. A partir de onze salariés, la Loi contraint les employeurs à faire procéder à l’élection de délégués du personnel. Dès 50, un comité d’entreprise et un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) doivent être installés. Pour s’épargner ces nouvelles charges, beaucoup de patrons renonceraient à faire évoluer leurs personnels au-delà de ces seuils fatidiques. Pour le Medef, l’assouplissement de ces règles permettraient de lever un des principaux freins à l’embauche dans les entreprises françaises. Mais la CGT n’y croit pas : « quel est le rapport entre le fait de supprimer des droits de représentation des salariés et la création d’emplois? S’il fallait en trouver un, il n’y a qu’à regarder l’Allemagne: à partir de 5 salariés, on a un délégué du personnel. A partir de 10, un comité d’entreprise, et l’emploi se porte bien?! » a souligné le Secrétaire général du syndicat Thierry Lepaon (L’Opinion).
Et d’ajouter que son organisation « ne négociera rien sur les seuils sociaux », une mesure qui aboutira, selon lui, à la « remise en cause du droit à la représentation des salariés ».