L’économie française détruit toujours plus d’emplois qu’elle n’en crée : ce fut encore le cas au troisième trimestre dans le secteur marchand (-15 600 postes selon l’Insee).
L’emploi se fait toujours rare en France. Selon un dernier bilan de l’Insee, 15 600 postes ont été détruits dans le secteur marchand sur l’ensemble du troisième trimestre 2013. C’est moins qu’au deuxième trimestre (37 700) mais le résultat des mois de juillet à septembre s’inscrit dans une tendance lourde, amorcée depuis début 2012 : avec 132 500 suppressions de postes, l’emploi a reculé de -0,8% sur la période.
Signe encourageant tout de même : l’intérim, premier indicateur du pouls du marché du travail, semble repartir du bon pied: sur un an, la hausse des effectifs intérimaire a progressé de +0,6%, et de +1% au troisième trimestre.
Le chômage devrait encore progresser en 2014
Cette légère embellie du travail temporaire a généré une hausse légère des effectifs dans le secteur des services (+ 5 600). Mais, parallèlement, la dégradation s’est poursuivie dans les métiers de la construction (-0,5%) et dans l’ensemble des filières industrielles (-0,5%), plus rapidement même qu’en 2012 (-0,2%).
L’ensemble de ces signaux, peu homogènes, s’est traduit par une décélération de la hausse du chômage au troisième trimestre, phénomène que le gouvernement interprétait comme les prémices d’une inversion de la courbe à la fin de l’année (en octobre, le nombre de chômeurs de catégorie A a abaissé de 20 000 mais le total d’inscrits à Pôle Emploi a continué d’augmenter, catégories B et C comprises).
Mais plusieurs autres prévisions institutionnelles, fournies par le FMI, la Commission européenne ou encore l’OCDE, sont plus pessimistes que les objectifs du gouvernement français : aucune n’annonce une baisse du chômage en 2014, en raison d’un taux de croissance qui devrait rester à un niveau inférieur à 1%.