Pôle Emploi devra en découdre au tribunal avec cinq chômeurs qui lui réclament de 50 000 à 300 000 euros de préjudice pour « un manque de suivi ».
Ils pointent à Pôle Emploi depuis plus d’un an mais n’ont jamais rien vu venir. C’est ce qu’affirment cinq chômeurs de la région parisienne à l’origine d’une plainte contre le service public dont ils estiment qu’il a failli dans ses missions à leur égard. Selon leur avocat, leurs demandes répétées d’entretien n’ont pas été suivies d’effet et aucun ne s’est vu proposer une formation ou un travail en rapport avec leurs qualifications. C’est pourquoi ils réclament jusqu’à 300 000 € de préjudice. Ce litige prend d’autant plus relief qu’il intervient au moment où une majorité de français estime ne pas récolter les fruits de ses efforts fiscaux, en ce qui concerne la qualité des services rendus par les organismes d’Etat.
Or, Pôle Emploi a une obligation de suivi se tous ses inscrits, dans le cadre d’une mission de service publique spécifiée par le code du travail, principe qu’il n’aurait pas respecté selon l’avocat des plaignants.
L’un d’eux, originaire d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), avait, en désespoir de cause, dû accepter un emploi de livreur de journaux alors qu’il occupait un poste de cadre auparavant !
Les autres peuvent exciper d’expériences d’ingénieur réseau, coach sportif, pigiste, ouvrier qualifié ou responsable logistique.
Leur demande de dédommagement avait été repoussée une première fois par le Conseil d’Etat pour vice de procédure, suite à quoi ils avaient tenté de trouver un terrain d’entente avec Pôle Emploi, sans succès. Les deux parties devront donc s’affronter dans le cadre d’un procès.