Les patrons du secteur public ne pourront pas gagner plus de 450 000 euros par an : c’est le plafond qui va être arrêté sur la base de la règle du 1 pour 20 voulant que la rémunération du patron par rapport au salaire le plus bas ne soit, dans la même entreprise, pas supérieur à cette fourchette.
Le décret limitant le salaire des patrons des entreprises publiques – le seul sur lesquels le gouvernement peut réellement agir, a été présenté en Conseil des ministres.
La règle du 1 par 20
Il est d’une grande raideur mathématique. Un chiffre, en fait, retient l’attention : 450 000 euros. C’est le seuil annuel retenu au-delà duquel la rémunération du dirigeant d’entreprise ne pourra aller. Concrètement, cette somme représente 28 SMIC actuels.
Mais une autre règle, tout aussi importante, s’imposera en filigrane : le salaire du dirigeant ne devra pas être supérieur de 20 fois au salaire le plus bas distribué dans l’entreprise. Une fourchette que le gouvernement souhaite ériger en modèle d’exemplarité.
« Gagner 450.000 euros par an ne me paraît pas dissuasif », a estimé Pierre Moscovici lors d’une conférence de presse, ajoutant que « le gouvernement veut une République exemplaire, cette disposition s’impose donc d’elle-même ».
Prochain chantier : les parachutes dorés
Cette réforme s’appliquera dans toutes les entreprises au capital duquel l’Etat français est majoritaire, « comme EDF, Areva, La Poste, la SNCF ou la RATP » précise un communiqué gouvernemental, soit 50 entités au total, filiales comprises, et 70 dirigeants.
Par rémunération, la gouvernement entend le salaire brut, mais aussi la part variable, épargne salariale et jetons de présence.
A propos du secteur privé, épargné par ce régime sec, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a indiqué que le gouvernement agira « ultérieurement sur les rémunérations dans le privé, les stock options, les bonus, les retraites-chapeau et les parachutes dorés ».