Evoquée comme une « piste » par le ministre du Travail Michel Sapin, la durée de cotisation pourrait être la principale variable d’ajustement de la prochaine réforme des retraites. Rappelons qu’aujourd’hui, la génération 1955/56 doit cotiser 41,5 ans pour avoir droit à une retraite à taux plein.
De quels leviers disposent le gouvernement pour ramener à l’équilibre le système de retraites par répartition ? Des mêmes que ceux déjà actionnés par ses prédécesseurs, à savoir la durée de cotisation, allongée par la réforme Fillon de 2003, l’âge légal de départ, porté à 62 ans par la réforme de 2010, le niveau des cotisation et le gel des pensions à travers leur désindexation de l’inflation.
Une piste parmi d’autres selon Michel Sapin
Ces différentes options seront examinées par la future commission sur l’avenir des retraites chargées de proposer, dans les trois mois et en prélude à la grande concertation entre les partenaires sociaux, différentes hypothèses de réforme afin de parvenir à l’équilibre des comptes à l’horizon 2040.
Selon Michel Sapin, ministre du Travail, la durée de cotisation est l’une des pistes « sur la table », mais elle n’est pas la seule.
Très sensible, comme toutes les autres, cette variable a le mérite d’être la plus en adéquation avec l’accroissement de l’espérance de vie. Aujourd’hui la durée de cotisation requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein est fixée, pour les générations nées en 1955 et 1956 à 41, 5 ans, soit 41+ deux trimestres.
Un prolongement de la réforme de 2003 ?
Dans l’hypothèse où serait maintenu le rapport (1,79) défini par la réforme de 2003 entre la durée de vie active et la durée de la retraite, les cotisations passeraient à 42 ans pour la génération 1962 (âge légal de départ en 2024), à 43 ans pour la génération 1975 (départ en 2037), à 44 ans pour la génération 1989 (départ en 2051).
Ces projections avaient été réalisées par le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui avait également estimé à 22 milliards d’euros le déficit du régime général en 2020.