Pour beaucoup d’observateurs, la réforme des retraites présentée hier par le premier ministre Jean-Marc Ayrault ne suffira pas à sauver le système par répartition.
Annoncée à grand fracas dès le début de mandat de François Hollande en 2012, le chantier de la réforme des retraites n’est pas sans risque pour le gouvernement déjà accusé d’accabler les français d’impôts. L’enjeu n’était pas mince puisqu’il s’agit rien moins que d’enrayer un déficit annoncé à 20 milliards d’euros d’ici à 2020.
Les régimes spéciaux maintenus
Après deux jours de concertation avec les partenaires sociaux, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a dévoilé ce qui semble être la mouture définitive des changements à venir : pour faire simple, le système par répartition ne subira aucune réforme de structure d’envergure, si ce n’est un nouvel allongement progressif des cotisations après 2020 (de 41,5 à 43 ans en 2035). Le reste sera financé par des hausses fiscales, pas de la CSG mais des cotisations vieillesses dont s’acquittent les salariés et les employeurs, tous régimes confondus : elles augmenteront de 0,15 point en 2014, puis de 0,05 point lors des trois années suivantes.
Les entreprises devront aussi financer, via une cotisation spéciale, un compte pénibilité dont l’entrée en vigueur est annoncée pour janvier 2015. Ce compte permettra aux salariés exerçant des métiers difficiles susceptibles de générer des « traces durables sur leur santé » d’accumuler des points afin de partir en retraite avant l’âge légal de départ.
L’ensemble de ces mesures devrait engendrer une économie de 7,3 milliards d’euros en 2020, a annoncé Jean-Marc Ayrault qui compte plus que tout sur un retour de la croissance pour ramener les comptes des caisses de retraite à l’équilibre.