Alors que la concertation a débuté entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la réforme des retraites, un sondage CSA indique qu’une courte majorité de français (53%) serait favorable à un allongement de la durée de cotisations à 43 ans.
Allongements de la durée de cotisations ? Recul de l’âge légal ou hausse des cotisations ? Il n’était pas demandé aux sondés de se prononcer sur la mesure qu’ils jugent la plus efficace dans le cadre de la prochaine réforme des retraites. Il s’agissait, au contraire, d’une question fermée portant sur l’une d’entre-elles : «Etes-vous favorable ou opposé à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 43 ans pour garantir le financement du système de retraite par répartition? » a interrogé l’institut CSA dans le cadre d’une enquête commandée par Les Echos et l’Institut Montaigne.
Le résultat est plutôt mitigé : 53% de français y sont globalement « favorables » (39% « plutôt » et 14% « tout à fait »), contre 45% d’opposants (23% « franchement contre »). Seuls 2% n’émettent aucune opinion.
Cette mesure, préconisée par le rapport conduit par Yannick Moreau, haute fonctionnaire de sensibilité socialiste, trouve le plus de supporteurs chez les cadres (62%), les retraités (59%) et les jeunes de moins de 24 ans, beaucoup moins chez les fonctionnaires (50%), les actifs situés dans la tranche 35-49 ans (49%) et les ouvriers (43%).
Mobilisation syndicale en septembre
Elle est plébiscitée par les sympathisants de droite (66 %) et également soutenue par une majorité d’électeurs de gauche, mais moins massivement (52%).
Cette réforme divise en revanche les syndicats : la CGT et FO, qui a parlé de « ligne rouge à ne pas franchir », s’y opposent fortement, lui préférant « une hausse des cotisations » piste rejetée, sans surprise, par le patronat plus favorable de son côté à un recul de l’âge légal de départ.
C’est sur cette tonalité que s’est ouverte jeudi la grande concertation sociale devant mener à la présentation d’un projet de réforme du système de retraites par répartition à la rentrée de septembre. L’enjeu ? Préserver les caisses d’un déficit annoncé à 20 milliards d’euros en 2020.