On savait que les négociations entre le gouvernement et les syndicats sur la prochaine réforme des retraites seraient serrées. Alors que le coup d’envoi du dialogue social a été donné à Matignon, le ton est déjà donné.
Chacun campe sur ses positions. Et chacun prend le dossier des retraites par le petit bout de leur lorgnette.
Le gouvernement brandit le rapport récemment bouclé par Yannick Moreau dans lequel il est préconisé un nouvel allongement de la durée de cotisations et une limitation sous le niveau d’inflation des revalorisations annuelles des pensions.
Les syndicats de la ligne dure, FO et CGT, se disent prêts à discuter sur un projet de hausse des cotisations, piste dont le Medef ne souhaite pas entendre parler, privilégiant de son côté un recul de l’âge légal.
Le gouvernement lui-même a récemment annoncé qu’il ne souhaitait pas agir sur ce dernier levier mais plutôt sur celui de la durée de cotisations, auquel la CFDT devrait sans doute se rallier.
Un syndicats très modéré comme la CFE-CGC, dont la présidente Carole Couvert a été reçue ce matin à Matignon, a également posé ses conditions : non à une désindexation des pensions de retraite mais oui une « prise en compte des années d’études post-bac dans la durée de cotisation des retraites » et au « rapprochement des salaires des femmes et des hommes ».
Mobilisation des syndicats en septembre
Bref c’est l’embrouillamini. C’était prévu : « On nous écoute sans nous entendre » a martelé Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, avant d’ajouter que son syndicat descendrait dans la rue « dans la deuxième semaine de septembre ».
De son côté, la CFTC a souligné dans un communiqué qu’elle souhaite « l’instauration d’une surcotisation pour les entreprises ne s’étant pas conformées à leurs obligations légales, relatives à la pénibilité ou à l’égalité salariale ».
Le projet de réforme des retraites devrait être présenté au Parlement à la rentrée de septembre. Il est très probable que sa mesure phare fixe un allongement progressif de la durée de cotisations à 43, voire 44 ans. La génération née en 1959, qui partira à la retraite à 62 ans (2021) sera la première concernée.