La mauvaise santé du régime de retraite complémentaire et la fragilité du système par répartition va conduire le gouvernement à prévoir une nouvelle réforme dès 2013. Pour beaucoup, un nouveau recul de l’âge légal départ est inévitable.
Au rythme actuel, le système par répartition, modèle français par excellence, va afficher, selon un rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), un déficit de 20 milliards d’euros à l’horizon 2020 (régime de base complémentaire compris).
Quelles réformes possibles en 2013 ?
Si rien n’est fait, la menace pèse sur le niveau des pensions et les conditions de départ des salariés chargés de financer aujourd’hui le régime. D’autant que la crise impacte lourdement les caisses complémentaires promises, en l’état actuel, à un passif de 10 milliards dès 2017.
Clairement, la réforme Fillon votée en 2009 sur le recul de l’âge de départ, qui faisait suite au précédent texte de 2003 sur l’allongement des cotisations, s’annonce insuffisante. La gauche n’échappera donc pas à la patate chaude. Tout le monde le savait.
Actuellement, les partenaires sociaux négocient un train de mesures compensatoires pour sauver l’Agirc et l’Arrco, les deux caisses complémentaires pour les cadres et les salariés du privé. La mesure d’urgence consisterait à désindexer de l’inflation la revalorisation des pensions, ce qui équivaut à un gel, voire à une baisse si on considère que les retraités sont perdants par rapport au niveau général des prix à la consommation.
Recul de l’âge de départ à 63 ans ?
Cette solution, qui s’appliquerait au régime complémentaire, pourrait être étendue au régime général. Ce serait peut-être un moindre mal pour le gouvernement qui aura du mal à esquiver une réforme de fond. Encore.
Le Medef est direct : il juge inéluctable un nouveau recul de l’âge légal de départ de 62 à 63 ans et un allongement progressif de la durée de cotisations, de 41,5 annuités bientôt à 43.
La majorité va devoir transiger et trouver la bonne formule : certains leur prêtent déjà l’intention d’introduire un système par capitalisation, même restreint, pour compléter la répartition.
D’autres mesures, prônées par le COR, pourraient être prises pour réduire certaines inégalités entre retraités, et en particuliers entre hommes et femmes. L’intégralité des salaires perçus au cours d’une carrière pourrait être prise en compte dans le calcul de la pension.
Pour prendre en compte les désavantages des bas salaires (temps partiels), la règle du 200 heures au SMIC pourrait être allégée.