Le compte-temps pénibilité instauré par la réforme de retraites devrait permettre à 330 000 salariés de partir chaque année avant l’âge légal de 62 ans.
C’est un des grands acquis de la réforme des retraites, mise en chantier par le gouvernement cet été : l’allongement de la durée de cotisations à 43 ans sera, mécaniquement, compensé par l’instauration d’un compte-temps pénibilité qui permettra aux salariés exposés aux tâches professionnelles les plus pénibles de partir plus tôt que l’âge légal, maintenu à 62 ans par l’actuelle majorité.
Formation ou départ anticipé
Ce dispositif, entièrement financé par les entreprises, entrera en vigueur dès 2015. Les salariés éligibles pourront y cumuler jusqu’à 100 points à raison d’un par trimestre « pénible » (les critères n’ont pas encore été fixés). Les 20 premiers points donneront automatiquement accès à des droits de formation (en vue d’une reconversion). Ensuite, chaque tranche de dix points permettra de valider un trimestre de cotisation. Au total, en cumulant, 80 points, les salariés pourront économiser 8 trimestres, soit deux ans maximum (cinq ans de pénibilité pour ouvrira jusqu’à deux trimestres de formation).
Selon des chiffres avancés par Le Figaro, mais démentis depuis par le ministre en charge des Affaires Sociales Marisol Touraine, 330 000 salariés pourraient bénéficier, par an (jusqu’à la fin de la des années 2010), d’une retraite anticipée, sur un total de 635 000 à 730 000 départs. Soit un salarié sur deux.