Recul de l’âge légal, hausse de la fiscalité, ou allongement de la durée de cotisation ? Cette dernière piste semble avoir les faveurs du président de la République François Hollande.
Sous la pression de Bruxelles, le gouvernement va engager au plus vite la prochaine réforme des retraites destinée à enrayer le déficit du système par répartition (20 milliards en 2020). Il s’agira du troisième chantier majeur depuis la loi Fillon de 2003.
Le contour du futur texte, basé sur les conclusions du rapport remis la semaine dernière par Yannick Moreau, sera évoqué lors de la conférence sociale qui se tient jusqu’au 21 juin : mais François Hollande a d’ores-et-déjà balayé certaines pistes de réforme. L’âge légal de départ par exemple, fixé à 62 ans pour tout le monde, hors régimes spéciaux, à l’horizon 2016, ne devrait pas bouger. Dès lors, le gouvernement n’aura d’autres choix que d’agir, une nouvelle fois, sur la durée de cotisations, déjà l’une des plus longues d’Europe.
Pas de réforme des régimes spéciaux
De 41,9 ans aujourd’hui, elle devrait progressivement passer à 43 puis 44 ans à « l’horizon 2025 » a souligné François Hollande, lors de son intervention télévisée dimanche soir, sur le plateau de l’émission Capital (M6), ajoutant qu’une « hausse des cotisations » serait également étudiée.
A propos des régimes spéciaux, le président de la République a souligné « qu’un rapprochement entre public et privé est déjà intervenu », clin d’œil à la loi de 2003, écartant de fait l’hypothèse d’une nouvelle réforme « systémique » qui fusionnerait les différents régimes de retraite. « Tout remettre à plat est la garantie qu’il n’y aura pas de réforme » a –t-il justifié.