La hausse de la CSG devrait être abandonnée au profit d’une hausse des cotisations sociales, en contrepartie de laquelle le gouvernement se serait engagé, auprès du patronat, à concéder une forte baisse du coût du travail.
La réforme des retraites commence à se dessiner. Gouvernement et partenaires sociaux se concertent jusqu’à ce mardi soir. Dans les faits, il est probable que le gouvernement a déjà pris sa décision de manière à couper la poire en deux entre patronat et syndicat. La hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée), un impôt prélevé à la source (7,5%) pour financer la Protection sociale, n’aurait plus les faveurs de l’Elysée car elle s’inscrirait dans un contexte de pression fiscale de plus en plus mal supportée par les français.
Retour d’une TVA sociale ?
Quelle autre solution ? L’augmentation des cotisations sociales. Il s’agit aussi d’une hausse d’impôt, mais elle a le « mérite » de peser aussi sur les entreprises, ce que réclament les syndicats. La Medef, comme l’ensemble des autres organisations patronales, sont opposés à cette piste qui s’apparente, selon eux, à un nouveau fardeau pour la compétitivité des entreprises.
Toutefois, Pierre Gattaz, nouveau président du Medef, s’est dit prêt hier soir à lâcher du lest sur la question des cotisations, au motif que le gouvernement lui aurait assuré en retour des concessions sur le coût du travail. De quel ordre ? On n’en sait guère plus pour l’instant. Mais la piste évoquée consisterait à transférer sur la solidarité nationale (TVA ?) l’ensemble des charges liées à la branche Famille, entièrement supporté par les entreprises.
Allongement de la durée des cotisations ?
Pour la gauche, ce virage serait politiquement délicat à négocier car il conduirait, d’une manière ou d’une autre, à remettre au goût du jour la TVA sociale de Nicolas Sarkozy qu’elle s’est pourtant empressée d’enterrer lors de son accession au pouvoir en 2012.
Au-delà de ces questions fiscales, la grande réforme de structure promise dans la cadre de ce chantier des retraites, risque de se faire a minima. L’allongement de la durée de cotisations ne pourrait intervenir qu’après 2020. L’idée serait de la faire passer de 41,5 ans (pour la génération de 1956) à 43 ans à l’horizon 2035, mais sans toucher à l’âge de départ en retraite. Si un tel scénario est retenu et si l’âge légal reste à 62 ans d’ici à 2035, les salariés nés à partir de 1973 devraient cotiser 43 ans pour accéder à un pension à taux plein.