La situation critique de caisses de l’Arrco et l’Agirc pourrait conduire à un gel du montant des allocations. C’est en tout cas la proposition du Medef pour « sauver » les retraites complémentaires.
Les retraites complémentaires sont dans le « rouge ». Début octobre, un quotidien économique avait fait écho des difficultés de trésorerie rencontrées par les deux principales caisses, l’Arrco (salariés du privé) et l’Agirc (cadres), contraintes de puiser dans leurs réserves pour verser les pensions aux 11 millions d’affiliés du régime complémentaire.
Faillite entre 2017 et 2020 ?
A ce rythme, la faillite guette à l’horizon 2017, l’Agirc et l’Arrco ayant déjà accumulé un déficit de 4,5 milliards d’euros en 2012.
Syndicats et patronat se sont mis autour de la table ce jeudi afin de trouver des solutions aptes à enrayer cette spirale négative.
Pour le Medef, il n’y a que deux pistes possibles pour éviter la catastrophe : soit limiter la hausse des pensions (une diminution d’un point de la revalorisation mécanique se traduirait par un gain de 781 millions d’euros) soit procéder à un gel, pur et simple, des retraites complémentaires pendant trois ans qui rapporterait plus d’un milliard.
Autant dire que l’enjeu est tendu. Les négociation promettent de ne pas l’être moins.
Hausse du chômage et retraite à 60 ans
Trois facteurs pèsent sur les caisses complémentaires, lesquelles étaient encore excédentaires il ya trois ans : le vieillissement de la population mais surtout la forte progression du chômage qui engendre une baisse automatique des cotisations.
Même le retour partiel de départ à retraite à 60 ans a, selon les experts, impacté les caisses (la mesure a coûté 300 millions d’euros cette année).
Un tiers de la retraite d’un non-cadre est contitué d’une part complémentaire (plus de 50% pour un cadre).