Le patronat propose d’instaurer un système de décote pour inciter les salariés à faire valoir leurs droits après l’âge légal de départ. Les syndicats ne sont pas opposés au principe de la mesure mais contestent le calendrier et l’ampleur des « coupes » envisagées dans les pensions.
Le deuxième round des négociations entre les partenaires sociaux débute aujourd’hui sur la réforme du régime de retraite complémentaire. Les discussions doivent aboutir, avant l’été prochain, à un accord proposant des mesures capables d’enrayer le déficit des deux caisses Agirc (cadres) et Arrco (salariés), avec un objectif de 7 milliards d’économies brandi par le camp patronal.
Les fonctionnairess pas concernés
Début mars, le Medef a rendu une première copie avec des solutions chocs, dont la mise en place d’un système de décote de 20, 30 ou à 40% entre 62 et 67 ans. Si ce dispositif devait voir le jour, les salariés qui feraient valoir leur droit dès 62 ans, subiraient, dès la première année, d’importantes minorations dans le montant de leurs pensions, jusqu’à 20% dans le moins pire des cas, soit une parte de 119 euros par exemple, sur une pension de 1 700 euros mensuels (estimation faite par la CFTC). L’ampleur de la décote diminuerait avec le temps, jusqu’à 66 ans, et disparaîtrait l’année suivante, à 67 ans donc.
La CGT ne veut pas entendre parler de cette mesure, mais les autres formations syndicales ne s’opposent pas au principe, mais exigeront des aménagements : des coups de rabots moins violents et une temporisation sur le calendrier (au-delà de 2017). Cet abattement dégressif, qui repousserait, de facto, à 67 ans l’âge minimal pour percevoir une pension de retraite pleine, ne s’appliqueraient évidemment qu’aux deux caisses Agir et Arcco, dont ne dépendent pas les fonctionnaires.