A l’heure de la reprise des négociations avec les syndicats sur l’avenir des deux caisses Agirc et Arrco, le Medef maintient son projet de décote sur les pensions de retraite complémentaire entre 62 et 65 ans.
Nouveau round dans les rudes négociations qui doivent conduire à une réforme du système de retraite complémentaire, en proie à un déficit de 3 milliards d’euros. Les discussions butent notamment sur le projet de décote, préconisé par le Medef pour rétablir les comptes des deux caisses Agirc (cadres) et Arrco (salariés), cette dernière étant le plus menacée à court terme (2018).
Des efforts insuffisamment partagés ?
Si l’idée d’une pension progressive semble admise par les partenaires sociaux, sauf pour la CGT et FO, la branche patronale a consenti à lâcher un peu de lest pour adoucir la mesure. Initialement, le projet devait s’étaler sur une tranche d’âge comprise entre 62 et 67 ans. Elle a été ramenée à 65 ans. La première année de décote s’élèverait à 30% (contre 40% dans la première proposition du Medef) la deuxième à 20% et les deux suivantes à 10%. L’objectif d’un tel système est, bien évidemment, d’inciter les salariés à faire valoir leurs droits à la retraite le plus tard possible, au-delà en tout cas de l’âge minimal de départ. Pour le régime général, le patronat réclamait déjà un nouveau recul de l’âge légal, solution que le gouvernement n’avait pas retenue dans sa réforme de 2013.
Pour l’instant, aucune hausse des cotisations patronale n’est inclue dans le projet, ce qui fait râler les syndicats au nom d’un « partage des efforts » entre les entreprises et les salariés. Pour faciliter les négociations, le Medef a retiré sa proposition visant à réduire les pensions de réversion aux veuves (60% de la pension du défunt) e et accepté le principe d’un alignement de l’âge minimum pour les percevoir, soit 55 ans pour l’Agirc, comme pour l’Arrco.