Le projet de décote envisagé dans le cadre de la réforme des retraites complémentaires se traduira par une baisse des pensions pour ceux qui partiront dès 62 ans. La CGT a fait les comptes.
Les négociations se poursuivent entre les partenaires sociaux sur un projet de réforme des retraites complémentaires, un régime menacé (dit-on) par une banqueroute prochaine si aucune mesure d’économies n’est prise d’ici à 2017, du moins pour l’Agirc (cadres), la caisse la plus fragilisée. En réalité, l’équilibre du système, comme le régime général, reste tributaire de la situation économique, de la croissance et du niveau de chômage. Malgré cela, patronat et syndicat ont été invités à se creuser les méninges pour imaginer des réformes structurelles visant à « sauvegarder » les retraites complémentaires, qu’ils gèrent.
Des pertes sur les pensions
Le Medef a proposé une mesure assez explosive qui projette d’instaurer une décote progressive entre 62 et 65 ans. Elle pèserait sur le montant des pensions à hauteur de 30% la première année, puis baisserait en régime à 20% la deuxième, à 10% enfin à partir de la troisième. A 65 ans, le retraité peut prétendre à sa pension à taux plein, mais entre-temps, un cadre, qui aurait déclaré un salaire annuel net de de 41 305 euros au moment de son départ, perdrait 7 667 euros. Dans le détail, la CGT affirme qu’à cause de l’abattement progressif, ce retraité « ne toucherait plus que 2 035,5 euros nets par mois la première année, soit une perte de 319,5 euros/mois; 2.142,1 euros nets mensuels la 2ème année, soit une perte de 212,9 euros/mois; et enfin 2.249 euros nets la troisième année, soit une perte de 106 euros/mois ».
Un salarié de 59 ans, licencié de son entreprise, qui souhaiterait, sur la base d’un salaire annuel de 13 581 euros, faire valoir ses droits à la retraite dès 60 ans dans le cadre du dispositif « carrière longue », perdrait 1 702 euros sur trois ans.