C’est le niveau du premier abattement dégressif que souhaite mettre en place le Medef pour soulager les finances des caisses de retraites complémentaire.
Organisations patronales et syndicales, gestionnaires des deux caisses de retraites complémentaires, celle des cadres et celle des salariés, se retrouveront le 22 juin pour un nouveau round de négociations destinées à réformer le régime, menacé, dit-on, de faillite.
Concrètement, les responsables de l’Arrco et de l’Agirc entendent dégager 7 milliards d’euros, sous forme d’économies ou de recettes nouvelles. La première proposition dégainée par le Medef a déjà fait couler beaucoup de fiel dans les rangs syndicaux, et parmi les (futures) retraités français qui craignent de voir leur part complémentaire rabotée.
3 milliards d’économies
La mesure prévoit en effet la mise en place d’un système d’abattements dégressifs sur les pensions de 62 à 67 ans, avec une décote de -40% la première année, de -30% l’année suivante (63 ans), de -18% à 64 ans, de -2% à 65 ans et de -1% à 66 ans. Les assurés devront donc attendre 67 ans pour toucher la totalité de leurs droits. Ce coup de rabot permettrait, selon le patronat, de réaliser 3,1 milliards d’euros d’économies en cinq ans.
Pour l’instant, cette piste de réforme fait l’objet d’une fin de non-recevoir de la part des syndicats engagés dans la négociation, excepté la CFDT qui, sans être opposé au principe de la décote, en exige l’adoucissement, aux taux maximal de -10%.
D’après un des membres du camp patronal, le Medef reviendra « le 22 juin avec de nouvelles propositions d’abattements, ce qui devrait permettre aux lignes de bouger ». Et d’ajouter qu’il n’est, selon lui, « pas question de renoncer aux abattements. Et c’est vrai qu’avec notre idée nous incitons les salariés à rester en poste jusqu’à 65 ans ».
Quoi qu’il advienne, les retraites les plus modestes, qui ne sont pas soumises à la Contribution Sociale Généralisée (CSG) devraient échapper aux abattements dégressifs.