Le décret qui autorise les salariés pouvant justifier d’une carrière longue à partir à la retraite dès 60 ans entre officiellement en vigueur le 1er novembre 2012. 110 000 personnes devraient être concernées par ce départ anticipé en 2013. Quelles sont les conditions à remplir ?
Ne vous méprenez pas, la réforme Hollande sur la retraite n’est pas un retour de l’âge légal de départ à 60 ans (le processus d’allongement à 62 ans est toujours enclenché). Seule une infime partie des salariés pourront en profiter. Lesquels ? C’est assez simple.
Avoir la bonne durée de cotisations
La mesure concerne d’abord les salariés qui ont commencé à travailler tôt, avant 20 ans. Les générations 1953, 1954, 1955 et 1956 sont potentiellement dans la cible. Mais pas à des niveaux équivalents : si vous êtes né en 1953 ou 1954, il vous faut exciper de 41 ans (+ un trimestre) de cotisations pour pouvoir prétendre à un départ anticipé à 60 ans. Pour les générations 1955 et 1956, il faut avoir cotisé 41,5 ans (soit 41 ans et deux trimestres).
Voilà pour les règles strictes. Mais la réforme Hollande prévoit aussi quelques souplesses : des trimestres « bonus » peuvent être attribués pour compenser des périodes de chômage et de congés maternité.
Jusqu’à 100 000 salariés concernés ?
En tout, environ 100 000 seraient concernées, dont environ 30 000 dès cette année. Pour eux, ce départ anticipé peut se traduire par un gain de 9, 10, 11 ou 12 mois par rapport au calendrier initial. Ce n’est donc pas rien.
En 2017, la réforme aura coûté environ 3 milliards d’euros. Elle nécessitera un budget de 700 millions d’euros en 2013.
Ce dispositif sera financé par la hausse des cotisations vieillesse payées par les salariés et les employeurs.
Leur revalorisation (+0,1 point) entre en vigueur en même temps que le décret d’application. Cette hausse devrait rapporter 150 millions au régime général dès 2013, et 1 milliard l’an prochain.