SeaFrance est la filiale maritime de la SNCF. Lourdement handicapée par une année 2008 très difficile, l’entreprise a rapidement envisagé la solution d’une reprise d’entreprise par un acteur externe. Malgré le retrait polémique de LD Lines, plusieurs hypothèses restent en cours.
En début d’année 2009, SeaFrance a indiqué avoir perdu 20 millions d’euros en 2008, et a l’intention de supprimer 650 emplois sur 1 580 salariés. L’entreprise connaît de grosses difficultés financières et attend le rapport de l’expertise financière pour prendre des décisions. En effet, le comité d’entreprise ordinaire rassemblant direction et syndicats devait en dire un peu plus long sur l’avenir de la société avec la communication des résultats de l’audit financier. Les chiffres du trafic pour le mois de mars devaient être évoqués mettant certainement en avant des prévisions très moroses. Les syndicats rappelaient avant ce CE qu’ils étaient fermement opposés à un plan de reprise de SeaFrance quelque soit le repreneur.
2. Garantir l’emploi
LD Lines filiale de Louis-Dreyfus armateurs a récemment fait savoir qu’il renonçait à reprendre SeaFrance prétextant une contestation des partenaires sociaux. La société se disait dans l’incertitude quant aux intentions réelles du vendeur. LD Lines avait été approché dès l’été 2008 par la SNCF et affirmait avoir créé un plan de reprise garantissant l’emploi et redéployant la flotte de l’armement sur des lignes internationales. De plus, LD Lines proposait la localisation du siège social de SeaFrance à Calais. Mais, ce qui a fait faire marche arrière à LD Lines, c’est d’une part que la SNCF refuse que le plan de reprise soit dévoilé aux syndicats de SeaFrance et d’autre part que la SNCF ait indiqué n’avoir reçu aucune offre concrète de reprise. Avant même l’union, c’était déjà le divorce.
3. Avec le soutien des syndicats
LD Lines hors jeu, reste Brittany Ferries encore en course. La compagnie bretonne a fait une offre concrète de rachat avec un plan de relance stratégique. En effet, la création d’un holding commune a été évoquée. Holding dans laquelle 75 % du capital serait apporté par Brittany Ferries et 25 % par la SNCF. Ce capital s’élèverait à 40 millions d’euros et favoriserait la reprise de 4 bateaux sur 5. Brittany Ferries n’a pas détaillé ses intentions quant au personnel de Sea France mais on peut s’attendre à des suppressions de postes dans une fourchette comprise entre 400 et 650. Brittany Ferries a les capacités et le soutien des syndicats, pourtant plusieurs hypothèses restent également d’actualité. D’une part, SeaFrance pourrait rester dans le giron de la SNCF sous une autre forme. D’autre part, l’arrivé dans le capital d’autres investisseurs est possible, des armateurs internationaux ne sont pas à exclure. Il est en revanche trop tôt pour envisager avec assurance le maintien de SeaFrance comme armement français.