Le LBO désigne une procédure dite « Leverage buy Out » qui consiste, pour un fonds d’investissement, à racheter une entreprise par endettement de façon à créer ensuite un effet de levier fiscal. Pour limiter les abus, le candidat PS François Hollande s’engage, en cas d’élection, à faire en sorte que ce mode d’acquisition soit réservée aux salariés et aux cadres d’une entreprise.
« C’est toujours le même processus: un groupe financier vient, reprend pour une somme modique les capitaux d’une entreprise, et se rémunère en empruntant et en se faisant rembourser ses emprunts par les bénéfices de l’entreprise ». C’est ainsi que François Hollande a résumé la procédure LBO (Leverage Buy Out) aux représentants des 255 salariés de l’usine Still-Saxby qu’il est allé rencontrer à Montataire, dans l’Oise.
Rachat par l’endettement
En réalité, la technique est un petit plus complexe : d’abord parce qu’elle ne s’applique exclusivement qu’aux entreprises en difficulté et qu’elle n’est pas forcément génératrice de destruction d’emplois (les entreprises françaises rachetées sous ce mode ont, en 2010, vu leurs effectifs croître de 4,2% en moyenne).
Mais l’exemple de Still-Staxby, repris par le groupe allemand Kion lui-même géré par le fonds de pension américain KKR et la banque Goldman Sachs, est saisissant :
Le fonds d’investissement a constitué une holding (société mère) pour racheter les parts de l’entreprise (cible) : pour ce faire, elle absorbe sa dette qu’elle rembourse avec les bénéfices de la société rachetée.
A terme, l’objectif du LBO consiste, via le mécanisme de l’intégration fiscale, à diminuer la base d’imposition de l’entreprise du montant de la dette d’acquisition, ou bien de revendre l’ensemble des capitaux acquis.
Un LBO réservé aux salariés ?
C’est ce scénario qui a prévalu à Still-Staxby où des licenciements sont programmés à partir du mois de septembre 2012, alors même que le groupe annonce une « performance très réussie en 2011 » qui lui a permis « d’augmenter sa prise de commandes et de chiffre d’affaires de plus de 20% sur un an ».
C’est ce type d’abus que souhaite limiter François Hollande : « Le législateur aura à revenir sur le LBO, de façon à le réserver exclusivement aux salariés et aux cadres d’une entreprise, et pas à des financiers qui viennent prendre la substance d’une entreprise et la vendre après » a promis le candidat socialiste aux salariés de Still-Staxby.