Pierre Gattaz dénonce le rejet par les Sénateurs d’un amendement gouvernemental qui lui aurait permis de maintenir son influence au sein des organismes paritaires.
Les nouvelles règles de représentativité posées par le projet de Loi de Rebsamen sur le dialogue social, sème la zizanie dans le camp patronal. La réforme préparée par le ministre du Travail vise notamment à modifier la mesure d’audience des différentes organisations, Medef, UPA, CGPME au sein des organismes gérées par les partenaires sociaux: assurance-chômage, caisses de retraites complémentaires ou Formation. L’enjeu est de taille car les financements publics accordés à ces commissions paritaires sont répartis en fonction du niveau de représentativité de leurs membres.
Une balkanisation du dialogue social
Or, la réforme prévoit, en gros, de définir, le poids des organisations patronales en fonction du nombre de leurs adhérents respectifs, et non plus des salariés qu’ils représentent. Un tel mode de calcul fragiliserait certaines positions du Medef. Un amendement gouvernemental se proposait justement de pondérer cette nouvelle méthode, dans un sens plus favorable au syndicat présidé par Pierre Gattaz. Les deux autres formations (CGPME et UPA) ont bondi dans un premier temps, puis se sont ravisés lorsqu’ils ont appris que le texte avait finalement été rejeté par les Sénateurs.
La pilule a, par contre, du mal à passer dans la gorge du patron du Medef. Lors d’une conférence de presse, il a demandé qu’un nouveau comptage de la représentativité se fasse « par le nombre de salariés », faute de quoi on s’exposerait au risque « d’une balkanisation du dialogue social » (sic). Il a assimilé le projet actuel à «une dérive, une aberration car les tout-petits vont avoir un poids incroyable ».
Le projet de loi sur le dialogue social, défendu par le ministre François Rebsamen, revenait ce mardi après-midi devant les députés de l’Assemblée nationale.