Les auto-entrepreneurs n’ont pas franchement été rassurés par leur rencontre avec Sylvia Pinel, la ministre en charge de la réforme de leur statut.
La réunion d’hier à Bercy avait pour but de désamorcer la bombe qui menace d’exploser entre Sylvia Pinel, ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat, et les auto-entrepreneurs, représentés par la FEDAE (Fédération des Auto-entrepreneurs) et l’UAE (Union des Auto-entrepreneurs), auxquelles se sont joints les chefs de file du Mouvement de défense baptisé « Les Poussins ».
Baisse du plafond du chiffre d’affaires pour les activités secondaires ?
Le conflit est né du projet de réforme porté par Sylvia Pinel qui propose de limiter dans le temps l’exercice d’une activité principale en auto-entreprise, et d’abaisser le plafond de chiffre d’affaires pour les activités secondaires.
Pour les organisations professionnelles, une telle mesure reviendrait à vider le statut d’auto-entrepreneur de sa substance, « et donc à le tuer dans l’œuf » dénonce notamment le collectif « Les Poussins « qui ne se dit pas pour autant opposé à « d’autres modifications » qui permettraient aux auto-entrepreneurs d’être mieux accompagnés. C’est ce qu’ils ont dit hier à la ministre Pinel, forts d’une pétition qui a recueilli près de 90 000 signatures.
Rappelons que la réforme de l’auto-entrepreneur fera l’objet d’un projet de loi présenté fin juillet en Conseil des ministres puis devant les députés en septembre. D’ici là, les auto-entrepreneurs espèrent encore faire plier la ministre sur la question de la limitation dans le temps du statut. Mais, Grégoire Leclercq, président de la FEDAE, pessimiste après son entrevue avec Sylvia Pinel, ne semble plus guère y croire : « Elle a tenté de nous convaincre du bien fondé de sa réforme et nous avons campé sur nos positions en lui répétant que les limitations du régime dans le temps et le plafond du chiffre d’affaires constituaient, à nos yeux, des aberrations. J’ai l’habitude des discussions politiques et je sens quand un interlocuteur a une position dogmatique, quand la situation est cramée ».