Le nombre de chômeurs de longue durée a fait un bond de +19,1% en 2014. Le ministère du Travail doit dévoiler des mesures ce lundi.
Quand on devient chômeur, on le reste…pour longtemps. Cette réalité cruelle, qui en dit long sur l’état de blocage du marché du travail français, est attestée par les chiffres officiels : 43% des 5,2 millions demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B et C (soit un peu plus de 2 millions au total) sont dans cette situation depuis au moins un an. 705 000 personnes pointent même à Pôle Emploi depuis plus de trois ans ! A fin décembre 2014, la durée moyenne d’inscription s’étalait sur 539 jours…
Hausse de la population active
Comment expliquer cette pénurie d’emplois ? La crise d’abord a, depuis 2008, fragilisé les entreprises, sapé la confiance des recruteurs et freiné les investissements. Ce blocage a pesé sur le niveau de croissance qui peine à surnager au-dessus de 0% depuis 2012, alors qu’un rythme minimal de +1,5% est requis pour permettre au moteur économique de faire redémarrer l’embauche. Résultat, la part de la population active (environ 30 millions de personnes), alimentée par les réformes des retraites qui contraignent les seniors à rester sur le marché du travail plus longtemps, progresse plus vite que l’offre d’emploi. Avec 16 millions de postes, un chiffre stable depuis une dizaine d’année, le secteur marchand n’est pas en capacité d’absorber cette demande.
Fin janvier, lors de ses vœux à la presse, le ministre du Travail François Rebsamen promettait d’agir « sur les contraintes qui empêchent le retour à l’emploi, la formation le logement, la santé, le garde d’enfants ». Des aides pourraient notamment être accordées aux entreprises qui recruteront des chômeurs de longue durée.