Selon un rapport réalisé par les deux sénateurs Joël Bourdin (UMP) et Patricia Schillinger (PS), « les gains salariaux sont déconnectés de la productivité apparente du travail ».
Deux sénateurs, appartenant à deux sensibilités différentes, Joël Bourdin (UMP) et Patricia Schillinger (PS), viennent de réaliser un rapport expliquant le ralentissement de la hausse des salaires et les disparités de plus en plus fortes entre certains types de rémunérations.
Les deux auteurs pointent d’abord la rareté des négociations collectives portant sur l’augmentation des salaires dans les entreprises : seules 16% d’entre-elles engagent des discussions sur le montant des rémunérations, et dans 40% des cas ces négociations n’aboutissent à aucun accord.
Toujours selon les deux sénateurs, certains employeurs ont de plus en plus recours aux « augmentations individualisées », pratique qui, sur le long terme, augmente les disparités de salaires au sein d’une même entreprise.
2. Valeur ajoutée
Autre facteur explicatif : « Les gains salariaux sont déconnectés de la productivité apparente du travail ». Conséquence : les salaires occupent une part moindre dans la valeur ajoutée réalisée par l’entreprise et augmentent de moins en moins vite puisqu’ils sont gagés sur des critères moins tangibles que ceux liés à la réalisation de profits.
Le rapport s’appuie notamment sur les chiffres de l’OCDE pour montrer que « la part des salaires a chuté de 15 points depuis 1975 en Union Européenne » et, citant une enquête réalisée sur le sujet, indique que les 250 plus grosses entreprises cotées en bourse (SBF 250) « ont augmenté la part de leur profit de près de 20 points depuis 1990 », alors que, dans le même temps, « l’intensité capitalistique de la production » est restée stable (source : L’Expansion).