L’ancien premier ministre a lancé un pavé dans la mare en estimant que la réduction de la durée de travail hebdomadaire devait être une contrepartie au recul de l’âge de départ à la retraite.
Alors que Manuel Valls, opposant socialiste, avait, fin décembre, estimé nécessaire de « déverrouiller les 35 heures», déclaration qui avait semé la pagaille au sein de son propre camp, l’ancien premier ministre de François Mitterrand, Michel Rocard, a pris le débat à rebours en préconisant, dans un entretien accordé au journal Le Monde le 23 janvier 2011, une nouvelle réduction de la durée légale hebdomadaire du travail.
Pour l’ex-premier ministre, chacun devrait « travailler moins » pour que le pays, collectivement, « travaille plus ».
Cela implique, pour Michel Rocard, d’engager de nouvelles négociations sur « le thème du temps du travail » entre patronat et syndicats, l’abaissement de la durée hebdomadaire de travail étant selon lui « une contrepartie » nécessaire au recul de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans.
« Nous travaillons quelque 38 milliards d’heures en France chaque année. Vu le nombre de chômeurs – près de 2,9 millions – il est urgent de passer à 41 ou 42 milliards d’heures collectivement » a dit Michel Rocard.
Et d’ajouter : « Pour que chacun ait sa place sur le marché du travail, il faut tomber à moins de 35 heures par semaine. Et c’est d’autant plus nécessaire que la durée de vie s’allonge ».