Pôle Emploi va encourager certaines personnes inscrites sur ses listes à changer de catégorie. Certains crient à la manipulation, alors que l’administration invoque une méthode de « bonne gestion ».
Entourloupe ou pas ? L’été dernier, Pôle Emploi avait déjà modifié son mode de comptabilisation des chômeurs en transférant certains profils de la catégorie A, vers d’autres sous-catégories plus discrètes et rarement évoquées par les médias à l’heure des bilans mensuels. Cette fois, l’organisme mène un test dans trois régions (Aquitaine, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées) afin de sonder les raisons qui incitent certaines personnes restent inscrites sur les listes des demandeurs d’emploi alors qu’elles ont un travail qui les occupe à temps plein. Il s’agit très souvent de salariés ou d’indépendants qui ne se satisfont pas de leur poste actuel et comptent s’appuyer sur le réseau de Pôle Emploi pour trouver autre chose. D’autres encore, qui craignent que leur entreprise ne ferme ou les licencient, prennent les devants. Tous sont inscrits dans la catégorie qui regroupe les inscrits qui exercent une activité de plus de 78 heures dans le mois.
La majorité des personnes qui relèvent de cette catégorie n’ont pas un temps plein, mais Pôle Emploi espère inciter ceux qui sont aux 35 heures de changer de catégorie, ou de se désinscrire « dans la mesure où, dit Pôle Emploi, « ils ne peuvent prétendre ni à des droits à allocations, ni à des aides, et ne font l’objet d’aucun suivi, et d’aucun accompagnement ». 11 850 demandeurs d’emploi seraient dans cette situation en Rhône-Alpes. D’après la ministre du Travail Myriam El Khomri, « 38% des personnes répertoriées dans la catégorie C, c’est-à-dire près de 450 000 personnes, ont une activité à temps plein ».
Dans un courrier adressé aux agences régionales , la direction générale de Pôle emploi demande « de mener un test sur ces populations afin de leur proposer une cessation d’inscription ou un transfert vers la catégorie E».