Alors que les politiques publiques françaises commencent à mettre l’accent sur les problématiques liées à la pollution plastique, à son impact environnemental, mais également aux enjeux sanitaires, force est de constater que nous sommes toujours bel et bien dans « l’ère du plastique ». Le secteur de la plasturgie continue à tourner à plein régime à travers le monde et peu de secteurs peuvent aujourd’hui faire l’impasse sur le plastique, au détriment parfois de la santé des consommateurs.
Pourtant, de plus en plus d’industriels évoluant dans le secteur montrent les innovations des processus de recyclage du plastique, dans les procédés de fabrications. L’industrie plastique opère progressivement sa révolution verte, bien qu’il reste beaucoup de chemin à faire.
Au-delà de la pollution visible, celles des milliards de déchets plastiques flottant entre deux eaux dans nos océans, celles des sacs et autres pièces plastiques qui peuplent les fossés, il y a un danger bien moins visible : celui des microbilles de plastiques qui entrent parfois dans la composition des cosmétiques, mais également celui des emballages plastiques qui peuvent eux-mêmes contaminer les produits cosmétiques. C’est plus particulièrement ce dernier point que nous tenterons d’aborder ici.
Plastique et cosmétique : une problématique commune avec l’agroalimentaire
Pratiques, faciles et rapides à produire et à transformer, les plastiques demeurent encore aujourd’hui les matières privilégiées pour la création d’emballage. Dans le cadre des emballages alimentaires par exemple, les contenants sont indispensables pour favoriser la conservation des aliments, faciliter leur transport, partager de l’information et limiter la contamination des aliments.
Pourtant, et au-delà du critère écologique et environnemental, ces emballages plastiques ont de réelles failles sur le plan sanitaire. Plusieurs mécanismes ont été observés et démontrés par la science. Ainsi, certains constituants de l’emballage peuvent avoir tendance à migrer au sein des aliments qu’ils renferment, or certains de ces composants sont nocifs pour la santé. On pense ainsi au bisphénol A, un composé organique utilisé notamment dans la fabrication de plastiques et de résines qui entraient dans la fabrication d’emballages et de contenants plastiques. Ainsi, en 2013, le gouvernement français avait-il interdit le bisphénol A dans les contenants alimentaires destinés aux bébés ; et en 2015 pour l’ensemble des contenants alimentaires. Pourtant le bisphénol A n’est pas l’unique composant problématique.
Cette problématique liée au secteur alimentaire et qui avait occupé l’actualité se présente également dans le secteur des cosmétiques. Entre ingestion ou absorption par la peau, il existe bien des ressemblances dans les processus et les conséquences de la contamination par certains composants plastiques nocifs.
Le défi de l’injection plastique dans le secteur des cosmétiques
Ainsi, les industriels spécialistes de l’injection plastique ont un rôle central à jouer dans la conception et la fabrication d’emballages et contenants plastiques à destination des cosmétiques. Si l’industrie cosmétique devrait pour sa part stopper l’usage de microbilles plastiques ou de plastiques liquides dans la composition des produits cosmétiques, il est du devoir des professionnels de l’injection plastique de jouer leur rôle en ce qui concerne les emballages, tant dans les matières utilisées pour fabriquer les pots et flacons plastiques, que dans les procédés de fabrication qui peuvent eux-mêmes être contaminants.
Avec la création de bioplastique, de plastique végétal ou de plastique végétal, de grands pas ont été faits sur le plan environnemental, même s’il reste encore beaucoup à faire et à prouver quant au côté réellement vertueux de ces nouveaux matériaux « écolo ». Mais le doute subsiste encore sur le plan sanitaire. Une réglementation européenne existe bien pour définir la marche à suivre et les exigences concernant les interactions en contenant et contenu en cosmétique, et bien entendu évaluer les risques sanitaires.
A l’instar du verre, il existe pourtant des solutions limitant tout risque de migration des substances du contenant vers le contenu. Mais la responsabilité repose ici sur les professionnels des cosmétiques d’opter pour ce type de packaging plutôt que vers des emballages plastiques. Les professionnels de l’injection peuvent quant à eux se tourner, lorsque cela est possible, de bioplastique ou d’alternative aux dérivés d’hydrocarbures classiques. Les procédés et équipements dédiés à l’injection plastique peuvent eux-mêmes être responsables de contamination. Ainsi, certaines entreprises se tournent par exemple vers des équipes qui limitent les émissions nocives sur les pièces plastiques fabriquées, émissions qui sans cela pourraient se retrouver dans les contenus cosmétiques.