Pierre Gattaz juge d’autant plus insuffisantes les mesures annoncées par François Hollande pour relancer l’emploi, qu’elles coïncident avec la montée en régime du compte-pénibilité vécu par le patronat comme une contrainte supplémentaire.
Sans surprise, Pierre Gattaz n’adhère guère au plan anti-chômage dont François Hollande a tracé l’esquisse, le 31 décembre dernier, lors de ses vœux présidentiels aux français. Les mesures, qui seront détaillées le 18 janvier, portent essentiellement sur la formation professionnelle et de nouvelles subventions accordées aux entreprises qui recruteront. Si le Medef n’est pas complètement contre ce programme, il n’en cache pas moins, déjà, une certaine résignation face à « des demi-mesures conjoncturelles qui risquent de faire un flop ».
Et de remettre au cœur du débat le compte-pénibilité auquel Pierre Gattaz s’attaque sans relâche depuis deux ans, jugeant que « ce n’est pas avec des mesures comme celle-là que la France, toujours en convalescence mais loin d’être guérie, va aller mieux ». Rappelons que cet outil, financé par les entreprises et les salariés exposés aux tâches pénibles, a été partiellement mis en place en 2015, mais qu’il montera en régime dès juillet 2016 avec la prise en compte de six nouveaux facteurs de risque.
L’alternative proposée par le Medef repose sur un assouplissement du Code du travail qui doit, selon Pierre Gattaz, permettre de sécuriser les employeurs dans leur politique d’embauche, en l’adaptant aux aléas économiques et aux besoins ponctuels. Il évoque ainsi des CDI spécifiques contenant des clauses prévoyant en amont les conditions de séparation entre les salariés et l’employeur, des CDI de projets, des nouveaux contrats de professionnalisation et une barémisation des indemnités prud’homales.
En lieu et place d’une prime à l’embauche, Gattaz affiche sa préférence pour des emplois zéro charge dans les PME de moins de 250 salariés.