Selon le président du Medef, la loi Macron, « édulcorée » par les amendements parlementaires, ne tiendra pas ses promesses de départ.
Qu’est devenu la Loi Macron après son passage dans la machine à laver parlementaire ? Pierre Gattaz, président du Medef, ne prononce pas le mot mais aurait pu parler d’ « essorage ». Lors de sa conférence de presse mensuelle, il a préféré évoquer « une résultat mi-figue, mi-raisin », disant regretter que « l’épreuve parlementaire a beaucoup édulcoré l’ambition de départ ».
A quoi fait-il allusion ? Aux reculades du gouvernement sur la mise en place de tarifications variables pour les notaires, ou encore sur la création d’un « secret des affaires » qui devait permettre aux entreprises de mieux se protéger contre l’espionnage industriel. Sans doute regrettait-il aussi que les nouvelles dispositions sur le travail dominical, la simplification des procédures prud’homales ou des règles relatives aux licenciements collectifs manquassent de culot et, au nom d’un juste milieu, répondissent insuffisamment aux doléances du Medef.
Certes, des zones touristiques internationales permettront davantage d’ouvertures le dimanche et plus tard en soirée, avec l’obligation de négocier des compensations salariales pour les personnels concernés (une majoration de 30% devra être appliquée dans les hypermarchés et supermarchés de plus de 400 m²) . Mais à l’extérieur de ces périmètres, les maires conservent leur pouvoir de contrôle. En cas de plan social, les critères de d’ordre de licenciement sont assouplis, et les mesures dorénavant circonscrites au site en difficulté, et non plus au niveau du groupe. On se souvient que Pierre Gattaz avait proposé, en novembre dernier, que la France se désengage de la convention 158 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui impose aux employeurs de motiver le licenciement des salariés.
On comprend mieux ses réserves sur le contenu de la Loi Macron : « Malheureusement, chaque fois qu’une poche de liberté supplémentaire était décidée, un verrou a été mis en place ».