Selon le secrétaire général de la CFDT, le gouvernement aurait assuré aux syndicats qu’aucune réforme du CDI ne serait engagée.
La réforme du contrat de travail, c’est la chausse-trappe posée par le Medef sur le chemin de la prochaine élection présidentielle. Le gouvernement, déjà en rupture avec les électeurs de gauche, et condamné à l’impasse législative par les députés frondeurs, l’a bien compris, qui va s’employer à éviter cette peau de banane à l’âcre odeur de soufre.
La rupture conventionnelle
Ce matin, au micro de RTL, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, invité vendredi dernier à une réunion thématique sur les pistes de réforme du marché du travail, a affirmé que le ministre de l’Economie Emmanuel Macron en personne aurait, lors de ce rendez-vous, dit « qu’il n’y aura pas d’évolution du contrat de travail ». Pour la CFDT, « ce sujet, c’est le chiffon rouge qu’on agite ». La surenchère permanente orchestrée par un Medef qui souhaite imposer son rythme. Vieille antienne du patronat, le CDI assoupli est, selon la CFDT, rien moins qu’une fausse solution, et certainement pas la réponse au problème actuel du chômage : « Où sont les études qui montrent que plus de flexibilité pour les salariés c’est forcément plus d’emplois ? Je voudrais bien les voir » martèle Laurent Berger, ajoutant qu’en Allemagne, les mini-jobs allemands ont « tellement précarisé une partie de la population que le gouvernement a dû instaurer un salaire minimum ».
Le leader syndical estime également qu’en France, la flexibilité existe déjà depuis l’instauration «du dispositif de rupture conventionnelle » qui permet aux employeurs de négocier le départ de leurs salariés (il s’en est signé 330 000 en 2014, NDLR).
Fin mars, Pierre Gattaz (Medef) a défini les contours de ce qu’’il appelle un « CDI sécurisé », un contrat assoupli comprenant une liste de motifs de licenciement dits « incontestables » et agréés par les candidats au moment de leur recrutement.