En réponse aux doutes exprimés par le premier ministre Manuel Valls, le président du Medef estime que les négociations avancent dans les branches professionnelles et que « l’emploi viendra progressivement » en contrepartie des 40 milliards d’euros de réductions fiscales prévues dans le Pacte de Responsabilité.
Jeu de ping-pong entre le Medef et Matignon. Ce n’est pas le premier, sans doute pas le dernier, surtout quand il est question du Pacte de Responsabilité dont le gouvernement redoute qu’il devienne un gouffre à milliards. 40 exactement, c’est le montant qu’accorde le dispositif aux entreprises jusqu’en 2017, sous forme de baisses de charges et d’impôts (CICE). En échange ce coup de pouce fiscal, il était prévu que le patronat s’engage sur des créations d’emplois avec des quantités négociées branche par branche. Mercredi, Manuel Valls a reproché au Medef de traîner des pieds dans la fixation de ces objectifs, en empochant au passage les milliards de subventions publiques.
16 accords signés
Réponse de Pierre Gattaz, président de l’organisation : « Le compte y est, je vais vous expliquer pourquoi. Voté il y a neuf mois, le pacte se met en place progressivement, car il « est étalé jusqu’à 2017. Là, on commence à peine à toucher quelques milliards sur les 40 provisionnés. l’emploi viendra progressivement au fur et à mesure que les entreprises reconstitueront leurs marges et que le dispositif de baisse de charges gagnera en puissance ».
Il ajoute que « le Medef se bat tous les jours pour motiver les filières », annonçant que « 16 branches sur 55 » ont signé un accord, « soit les deux tiers des salariés que nous représentons ».
Rappelons que le Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi, calculé sur la masse salariale, est une resucée du projet de TVA sociale engagé par Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat. Le CICE de François Hollande est d’ailleurs financé par la taxe appliquée sur la consommation des français, passée de 19,6% à 20% en 2013.