Les partenaires sociaux se rencontrent aujourd’hui pour définir les contreparties demandées aux entreprises en échange de la baisse des charges patronales.
Syndicats et organisations patronales se rencontrent aujourd’hui pour préciser le contenu du Pacte de Responsabilité promis par François Hollande aux entreprises. Cette entrevue s’annonce houleuse car, à l’heure d’entamer les négociations sur la teneur des contreparties à mettre en œuvre en matière d’embauches, chaque partie campe sur ses positions.
Le Medef d’abord a, depuis longtemps, fait comprendre qu’il refuserait de s’engager sur des objectifs chiffrés. L’organisation de Pierre Gattaz souhaite plutôt opérer au niveau des branches professionnelles, en les « mobilisant de manière à ce que chacune définisse son implication en faveur de l’emploi ».
La CGT et FO ne signeront pas le Pacte de Responsabilité
De son côté, la CFDT, favorable comme la CFTC, à l’esprit du Pacte, demande des contreparties « concrètes et mesurables » dont le non-respect donnerait lieu à des sanctions, voire la suspension des aides fiscales.
Rappelons-le, ce plan de compétitivité inclut 20 milliards de baisse de charges via le Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) et 10 milliards d’allégements supplémentaires financés par une réduction des dépenses publiques. L’ensemble du dispositif doit conduire au transfert intégral des cotisations familiales à l’horizon 2017.
Pour Jean-François Roubaud, président de la CGPME Jean-François Roubaud, la baisse du coût du travail n’a pas de « lien direct » avec l’emploi, la plupart des secteurs professionnels n’ayant pas « de carnets de commande suffisants » pour prendre des engagements en termes d’embauches.
Un point de vue partagé (sous un autre angle) par les deux syndicats CGT et FO qui partent du postulat que « personne ne peut obliger une entreprise à embaucher » et qu’à ce titre « la contrepartie, c’est du pipeau » (cf. Jean-Claude Mailly, n°1 de Force Ouvrière).
La CGT, qui s’oppose au Pacte tel qu’il est aujourd’hui calibré, compte proposer une évaluation « de toutes les aides publiques déjà accordées aux entreprises » afin de déterminer quels sont leur impact sur l’emploi.