Très attendu sur les contreparties exigées dans le cadre du Pacte de Responsabilité, le patron du Medef Pierre Gattaz a, ce mercredi, demandé un moratoire sur tous les projets de loi en cours qui, à ses yeux, contribuent à « stresser les patrons ».
Sur combien d’emploi le patronat va-t-il s’engager en échange des 30 milliards d’euros de baisses de charges promises par le Pacte de Responsabilité ?
Ce matin, alors que la CFDT avait, le veille, pressé le Medef de faire des propositions sous peine de vider le Pacte de sa substance, Pierre Gattaz a assuré que l’objectif de « créer un million d’emplois en cinq ans » serait maintenu, à condition que l’Etat consente, non pas 30 milliards, mais jusqu’à 60 milliards d’allégement de charges en cinq ans : « On identifie actuellement les poches d’emplois à développer et on se rend compte qu’il y a un réservoir d’emplois très important à court terme pour les salaires proches du SMIC » a-t-il souligné.
Un moratoire sur quinze mesures
En marge de cette déclaration, il a, à sa manière, imposer à son tour une contrepartie, en demandant « un moratoire » sur une quinzaine de mesures en cours qui, à ses yeux, vont « rajouter du stress sur le dos des patrons ».
Il évoquait par là le projet de loi visant à encadre plus sévèrement les stages en entreprise, et le chapitre de la Loi Hamon qui impose un délai d’information aux salariés et l’obligation de consulter le comité d’entreprise « en cas de vente ». Il dénonce aussi la menace de sanction qui « pèse » sur les PME qui ne signeront pas de contrats de génération.
Sur les baisses de charges, le président du Medef a proposé le maintien du Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) en le complétant par 5 milliards d’allégements de cotisations patronales sur les salaires inférieurs à 2,5 SMIC, et par 7 autres milliards sur les salaires supérieurs.