Les fuites de liquidités se succèdent pour le Livret A et son cousin le LDD qui ont encore perdu 3,25 milliards d’euros le mois dernier.
Pour la Caisse des Dépôts et Consignations qui prélève ces capitaux sur le Livret A, il n’y a pas encore le feu au lac. Il n’empêche que la saignée commence à être abondante pour le produit phare des petits épargnants français. D’après un bilan de la CDC, ses pertes se sont élevées à 2,8 milliards d’euros en septembre, une décollecte qui s’est encore accélérée par rapport au mois d’août (410 millions). Ces chiffres traduisent la différence entre le montant des fonds retirés et des sommes déposées. Depuis janvier, ce trou d’air a provoqué la fuite d’un capital estimé à 6,2 milliards d’euros. Le Livret Développement Durable (LDD), cousin germain du Livret A, suit la lême tendance, et à peu près au même rythme.
Les avantages du Livret A
Comment expliquer cette débandade ? Les deux supports, indexés sur l’inflation, sont pénalisés par un taux de rémunération historiquement bas, tombé à 0,75% en août dernier après une année de vaches maigres à 1% d’intérêt. Traditionnellement, septembre est un mauvais mois pour le Livret A, ponctionné par les épargnants un peu à sec après les vacances d’été et confrontés, dès la rentrée, au paiement de l’impôt sur le revenu et à la hausse de leur budget scolaire.
Quant aux plus calculateurs, ils poursuivent sur leur lancée et transfèrent méthodiquement, parfois au compte-gouttes, leurs fonds sur des produits plus rémunérateurs comme l’assurance-vie en euros ou même le Plan Epargne Logement qui propose un taux d’intérêt net d’1,69 %.
Ceux qui résignent à conserver leurs dépôts sur leur Livret A n’ont pas tout perdu loin de là : outre qu’il est défiscalisé, leur placement présente un taux d’intérêt certes dérisoire mais supérieur à l’inflation.