Le patron du Medef propose un salaire minimum à 80% pour les adultes formés dans l’entreprise.
Pierre Gattaz continue d’avancer ses pions avant la grande conférence sociale de juin prochain qui doit proposer des pistes pour assouplir le marché du travail et faciliter les embauches dans les entreprises.
Dans les colonnes du magazine Challenges, le président du medef a préconisé la mise en place de « contrats de professionnalisation sur-mesure » qui permettraient « aux entreprises d’embaucher des adultes à 80% du Smic ». Ce système existe déjà pour les jeunes embauchés sous contrat de professionnalisation, avec des niveaux de salaire minimum de base de 801, 63 € pour les moins de 21 ans, et jusqu’à 1020, 26 € pour la tranche 21-26 ans. Au-delà de cet âge, c’est le smic légal qui doit s’appliquer.
Or, Pierre Gattaz demande aussi une minoration de salaire pour les adultes (de plus de 26 ans donc) qui seraient formés dans l’entreprise « pendant une durée de dix-huit à vingt-quatre mois » ce qui représente, selon le Medef, « un investissement lourd ». Il ajoute que la rémunération versée par l’employeur « devrait être complétée par l’indemnité de chômage ou le RSA pour atteindre le Smic ».
Des allocations chômage dégressives
Pour M Gattaz, cette mesure aurait des effets bénéfiques pour l’emploi et permettrait de combler le manque de de main d’œuvre dans certains secteurs d’activité.
Par ailleurs, le n°1 du Medef ne se dit pas opposé à une dégressivité des allocations chômage, ou a à une révision « des durées et conditions d’indemnisation à Pôle Emploi ».
Ces deux pistes restent, on le sait, des sujets tabous à gauche. Fin février, Manuel Valls, soucieux de préserver sa majorité parlementaire mise à mal par les divergences avec certains frondeurs PS, avait assuré que l’éventualité d’une dégressivité des allocations chômage n’était « pas son sujet ». Il avait également écarté la mise en place d’un smic au rabais.