Au cours d’une interview sur France Info, l’ex-Chef de l’Etat a estimé que le statut d’auto-entrepreneur, qu’il avait pourtant instauré en 2009, est devenu « un caillou dans (sa) chaussure ». Très en colère, les intéressés ont lancé une pétition.
Ils ne s’attendaient sans doute pas à un tir venu de la droite, encore moins de la part de celui qui avait lancé le statut simplifié d’auto-entrepreneur en 2009, régime qu’il a toujours défendu bec et ongles. C’est oublier que pendant la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait promis d’accorder les mêmes avantages sociaux aux artisans, afin de réduire la concurrence déloyale dont ces derniers s’estimaient victimes par rapport aux auto-entreprises.
Interrogé vendredi dernier sur France Info, l’ancien président a remis le couvert, mais en des termes moins diplomatiques et consensuels qui l’ont conduit à qualifier le régime simplifié de « caillou dans sa chaussure ». Selon l’actuel président de l’UMP, une réforme du statut s’impose car « on a un problème de concurrence entre l’auto-entrepreneur qui n’a pas d’obligation et l’artisan ».
Un million d’auto-entrepreneurs
Rappelons que près d’un millions de français exercent aujourd’hui une activité en auto-entreprise. Un succès dont se félicitait encore Nicolas Sarkozy, lors de son bail à l’Elysée. le président estimait que les souplesses du statut devant justement contribuer à réduire le travail au noir, la vraie « concurrence déloyale à laquelle les travailleurs indépendants qui paient leurs cotisations et leurs impôts ont à faire face ».
Choqué par les propos de Sarkozy, des collectifs d’auto-entrepreneurs , les organisations professionnelles (FEDAE et UAE) ont lancé un appel, déjà signé par Hervé Novelli, le Secrétaire d’Etat qui avait créé le statut en 2009, et le député PS Laurent Grandguillaume, auteur du rapport sur l’entrepreneuriat individuel dont s’est inspirée la Loi Pinel.
L’appel de se propose de « poursuivre la réconciliation et la reconnaissance mutuelle entre les entrepreneurs et les auto-entrepreneurs » et demande « d’arrêter d’opposer artificiellement les artisans et les auto-entrepreneurs ». Il souligne que ces derniers « ne sont pas des concurrents déloyaux mais des femmes et des hommes qui essayent simplement de générer un revenu complémentaire ou de créer leur propre emploi ».