En faillite, le transporteur Mory Ducros va être placé en redressement judiciaire : il emploie plus de 5 000 personnes en France. Les syndicats redoutent un lourd plan social.
Le spectre d’un nouveau désastre sur le front de l’emploi en 2014 ? Si tel était le cas, il s’agirait du plus gros « bang » social depuis l’élection de François Hollande : Mory Ducros, n°2 national sur le marché du transport de messagerie, vient de déposer son bilan auprès du tribunal de commerce de Pontoise (Val d’Oise). Le groupe a demandé aux juges un placement en redressement judiciaire le temps d apurer ses dettes : lors de son dernier exercice (2012), l’entreprise a accusé une perte de 79,5 millions d’euros.
Mory, qui emploie 5 200 personnes en France réparties dans 85 agences, se trouverait aujourd’hui à court de trésorerie.
Les syndicats de l’entreprise redoutent la mise en place d’un lourd plan social portant, selon eux, sur la suppression « de 2 000 et 3 000 suppressions d’emploi ». c’est le chiffre qu’a avancé ce matin Fabian Tosolini, secrétaire national de la Fédération des transports de la CFDT, auprès de l’AFP, à l’entame d’un comité d’entreprise extraordinaire où direction et syndicats doivent négocier « les mesures à engager pour redresser le groupe ».
La CFDT attribue les difficultés de Morys Ducros par «l’effondrement du marché du fret» mais pas seulement : elle point également, dans un communiqué, «l’absence de volonté de l’actionnaire principal de développement de l’entreprise».